La fissuration…un symptôme et non une maladie
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La fissuration…un symptôme et non une maladie

  |   Missions, Structures

La fissure, ce mot interdit. Cela me rappel un certain personnage « dont on ne doit pas prononcer le nom » comme si le sort s’acharnait sur l’édifice et que rien ni personne ne pouvait sauver la situation.

 

Et bien détrompez-vous car la fissuration est un symptôme et non une maladie. Ce symptôme va vous permettre de « soigner » votre construction. C’est une sorte de signal d’alarme qui vous prévient que quelque chose est à faire.

 

Il existe différentes techniques pour « soigner » les bétons et cela commence par faire appel à un BET Structures qui va déterminer s’il y a, par exemple, un problème d’insuffisance au niveau des armatures ou encore un défaut structurel. Ce diagnostic peut prendre 5 minutes, tout comme il peut prendre des semaines voire des mois en fonction des documents à disposition au moment de la première visite. Nous parlons ici uniquement des problèmes liés au béton.

 

Mais avant toutes choses et avant d’engager des démarches lourdes, prenons le temps de définir ce qu’est vraiment une fissure. L’Eurocode 2 nous indique qu’un dessous de 0,3mm d’écartement, la fissure devient micro-fissure et qu’elle fait partie du fonctionnement inhérent du matériaux. Il y a un préjudice esthétique qui mérite toutefois d’être réparé.

 

Cela concerne dans beaucoup de cas les fissures dites de retrait (contraction par l’évaporation trop rapide de l’eau du béton) ou des fissures de jonction provoquées par les déformations de matériaux juxtaposés de nature différentes. Nous avons ce cas très souvent sur les dalles ou murs qui ne comportent aucun revêtement comme les sols et murs des garage ou des sous-sols. 

 

 

Au-delà de 0,3mm, nous pouvons parler de fissures qui sont classées dans 2 catégories :

– La fissure à l’origine d’infiltrations d’eau

– La fissure portant atteinte à la solidité du bâtiment 

 

 

Dans le premier cas, il est important de vite réagir et de déceler rapidement l’origine et la provenance de l’infiltration. L’eau peut avoir atteint les fondations et engendrer des tassements qui ont eux-mêmes crées des fissures dans lesquelles l’eau peut s’infiltrer. La solution serait d’assainir le pourtour de l’édifice et de rediriger l’eau là où elle ne pourra pas faire de dégâts.

 

Dans le deuxième cas, nous allons parler de carbonatation du béton. C’est un phénomène qui dégrade les bétons armés et est notamment responsable de la mise à nu de leurs armatures. Ces armatures se mettent à gonfler et font éclater le béton. Les fissures vont alors suivrent les armatures. Ce phénomène arrive souvent quand l’enrobage est insuffisant.

 

Toujours dans ce deuxième cas, il y a les fissures dites « structurelles » qui sont les plus graves car cela touche à la solidité de l’ouvrage. Les désordres qui affectent les fondations entraînent les fissures graves les plus fréquentes. Les causes sont : les tassements qui peuvent résulter des effets de la sécheresse, la présence de racines d’arbres qui pompent l’eau sous les fondations, le gonflement-retrait des argiles ou les variations du niveau d’une nappe phréatique. Ou encore, des fondations sous-dimensionnées, un béton de caractéristique médiocre, un ancrage insuffisant ou un « bon sol » non recherché.

 

Ensuite nous avons les éléments porteurs qui vont subir soit une trop forte traction et dans ce cas nous aurons une fissure perpendiculaire à l’effort, soit une trop forte compression et nous aurons une fissure parallèle à la force de compression. Cette dernière est moins intuitive à déceler. Il se peut qu’apparaissent des fissures à 45° au droit des fenêtres, en partie basse notamment. Dans ce cas, il y a un manque significatif d’armatures.

 

Vous aurez sûrement remarqué dans certains projet bâtis de grande longueur ou de hauteur différentes, l’apparition de fissures verticales. Ces dernières sont assez fréquentes et sont évocatrices d’un manque de réflexion en phase de conception. Nous évoquons ici l’idée de joints de dilatation ou de fractionnements. Ceux-ci permettent à la structure de se dilater, de se déplacer (on parle de dixième de millimètres) et ainsi palier à ces phénomènes dont personnes ne veut.

 

Bien sûr, plusieurs moyens et actions sont possibles pour chaque cas rencontrés. Cela peut aller de la simple injection de résine à la reprise en sous-œuvre des fondations voire à la démolition partielle d’un élément pour le reconstruire. Parfois même, nous pouvons laisser vivre la fissure, si elle ne remet pas en cause la structure et si elle fait office de joint de dilatation.

 

Pour conclure sur ce sujet vaste et très intéressant. Il est important de bien s’entourer, de réagir rapidement et de trouver la solution qui satisfait en premier lieu la bonne tenue et la pérennité de la construction.

 

Dans un prochain article, je parlerai des enrobages et des ferraillages des fondations qui sont souvent mal choisis et inadaptés aux dimensions des semelles filantes. Et en attendant, n’hésitez pas à aller consulter les autres articles à votre disposition : Les missions du BET StructuresL’importance du BET dans l’économie du chantierParution journal TPBMLe BET, un métier qui évolue